Alain Marcon est un artiste, un artisan, un conteur sur bois et autres matériaux, tant ses œuvres témoignent, dialoguent et racontent… C’est un créateur qui, de la grève du Joint Français en passant par la montée du nazisme jusqu’au génocide mené en Palestine actuellement, est un témoin de notre temps.
Homme de défi, homme de résistance, homme de dialogue, Alain Marcon a accepté de se dévoiler au micro de Dissonances.
En communication téléphonique depuis la baie de St Brieuc, depuis le village de Plouha très exactement, Alain Marcon est avec nous et nous allons tenter pendant cette heure de discussion et d’échange de découvrir ce qui, depuis 77 ans, le fait avancer, le pousse à créer, l’amène, encore aujourd’hui, après tant d’années de création, à se saisir de son maillet ou de sa gouge pour nous révéler sa vision du monde.
-Les prolétaitres (extrait) version 2020, de et par Gilles Servat ;
-Rota, Romanyi, Diri, Diri, So Kerdjan ? par Putumayo –
Gipsy Caravan ;
-Graine d’Ananar, de Léo Ferré, interprétée par Marc Ogeret .
Document sonore : « Révoltes Bretonnes, Mai 68-Le joint Français », FR3 Bretagne 2018 ; reportage de S. Breton, T. Bouilly, D. Dallemagne, B. Thibaut / avec Guy Burniaux.
Passionné de nature depuis son enfance, Vincent Romera est un photographe français qui parcourt le monde afin d’analyser, de mesurer et d’anticiper les conséquences de l’activité humaine sur l’environnement. Ce qui fait de lui un écologue. Il est aujourd’hui responsable de projets au sein de l’ONG française, HUMY. Son métier l’amène à constater l’impact négatif de l’homme sur la nature et sur l’espèce humaine.
Nous le retrouvons, entre deux aéroports, où, indigné, il revient du Sulawesi en Indonésie.
Il tient à témoigner du constat qui le révolte,
à savoir qu’un écocide majeur est en train de se perpétrer en Indonésie, au
profit de l’occident, sous prétexte de transition écologique, et dans un
silence médiatique assourdissant…
Aujourd’hui, dans Dissonances, il sera question de déforestation, de disparition des peuples premiers, de l’extraction outrancière et écocidaire du nickel, et du saccage de la planète au profit des plus riches, et dont les pots cassés sont payés par les peuples des pays du Sud et leur environnement naturel.
En marge de la COP 16 qui vient de se tenir en Colombie, et entre deux salles de réunion, une spécialiste des ressources minières et de la géopolitique internationale a échangé avec Vincent ; voici ses propos en rapport avec la possibilité d’un moratoire sur le nickel en UE :
Le monde des ONGs et des
activistes, ne se rend pas compte à quel point l’UE est affaiblie depuis plus
d’une décennie dans sa capacité à être un acteur de poids sur la scène
internationale. La diplomatie extérieure et le rayonnement européen sont à
l’agonie. Et l’UE elle-même ne s’était pas réellement rendue compte de sa perte
de puissance jusqu’à ce que récemment, dans la course aux métaux critiques liés
à la transition énergétique elle se retrouve complètement désarçonnée par la
Chine. L’UE a beaucoup trop sous-estimée l’importance des minerais et métaux
critiques alors que la Chine et la Russie sont positionnées sur ces sujets
depuis bien longtemps.
Elle dit qu’aujourd’hui la
diplomatie européenne est à genoux et qu’elle l’est d’autant plus face à
l’Indonésie qui alimente l’UE en différents produits vitaux dont certains
métaux critiques (nickel en 1er lieu). Pour elle, il est inconcevable que l’UE
demande un moratoire sur le nickel et/ou produits dérivés, car l’Indonésie
grince déjà des dents depuis la loi EUDR et les relations Indonésie / UE se
sont très nettement ternies, « l’UE ne se tirerait pas une balle dans le
genou mais dans le coeur, ce serait du suicide ». En revanche, elle pense
qu’un « moratoire multilatéral » est une solution envisageable et
plus réaliste (bien que très difficile à mettre en place). Un accord entre des
pays de l’amérique du nord et l’UE, par exemple, pour la mise en place d’un
moratoire serait une solution, mais elle semble vraiment certaine que l’UE
n’ira pas au front en solo, les risques sont bien trop grands pour l’économie
européenne.
Un point positif est que les USA ont récemment attaqué le nickel indonésien sur les aspects « non respect des droits humains », même si cela est très probablement juste une menace indirecte liée aux conflits économiques entre la Chine et les US, ce positionnement inattendu pourrait être une potentielle ouverture vers un moratoire sur le nickel (avec l’UE?!). https://asiatimes.com/2024/09/us-may-block-indonesia-nickel-on-forced-labor-issues/
Légendes des cartes et photos:
– Les photos ci-dessous concernent la mine de Mandiodo dans la « régence » de Konawe Utara (équivalent de communauté de communes). Il s’agit d’une région qui concentre une très grande quantité de mines directement implantées le long du littoral. Ici, la baie et toute la portion de mer visibles sont enregistrées en tant qu’Aire Marine Protégée, pourtant il n’y a presque plus de vie dans ces eaux. C’est aussi ici que des analyses écotoxicologiques ont montré des concentrations anormalement élevées de cadmium dans un coquillage largement consommé par les populations humaines appelé « Lula », également les concentrations de mercure dans les eaux sont très élevées.
Pascal André, vient témoigner à nos micros sur la situation qu’il a rencontrée, en février dernier, lors de son séjour dans les hôpitaux de Gaza.
Il nous fait aussi part de son ressenti, depuis son retour en France où il se démène pour que Le Droit International soit appliqué et respecté, action fondamentale qui permettrait à la paix de pouvoir espérer s’installer, un jour, dans cette partie du Monde.
L’intervention de Pascal André est émaillée d’enregistrements de conversations téléphoniques avec Ziad Medhouk, depuis Gaza, qui, avant le 7 octobre était responsable du département de français du l’université Al Aqsa, à Gaza.
L’interview de Pascal André a été réalisée en deux temps : mi-juillet 2024 et fin septembre 2024.
Alors que depuis la loi Immigration, les OQTF explosent (quoi qu’en disent les médias), que la droite décomplexée est aux manœuvres, et que l’extrême droite en tire les ficelles… il nous faut dénoncer cette politique d’exclusion et de racisme qui s’installe de plus en plus fortement.
Et qui mieux que Neus Viala pour nous déciller les yeux
et porter haut et fort la voix des réfugiés d’aujourd’hui.
Neus Viala, est une réalisatrice engagée. Ses
documentaires, 12 réalisés en 20 ans, sont les reflets de sa détermination
prompte à éclairer, à dénoncer, à nous aider à appréhender l’inhumanité de
notre époque.
Avant la venue de Neus Viala et de Sébastien Nadot, à St Affrique le vendredi 11 octobre, Dissonances interroge la réalisatrice notamment sur sa dernière trilogie cinématographique qui explore des parcours d’immigrés, marqués par l’incertitude et l’angoisse, mais aussi par l’espoir et la détermination à vivre, aimer et travailler malgré les obstacles.
Dans cette émission, nous entendons aussi :
-Léo Claus, juriste et coordonnateur de la Cimade à Toulouse
-Fahrad Sallehi , réfugié Afghan
-Sébastien Nadot, membre de la LDH, ex -député et président
de la commission d’enquête parlementaire sur les migrations en 2021.
Bonne écoute !
………………………
Vous pouvez retrouver Neus Viala vendredi 11 octobre, à 20h30, au cinéma Le Familial à Saint Affrique. Elle viendra présenter le documentaire « La Spirale » un film qui soulève des interrogations, questionne nos certitudes, ouvre des débats et dénonce la politique migratoire française actuelle,contraire aux droits de l’homme.
Neus Viala sera accompagnée de Sébastien Nadot membre de la Ligue des Droits de l’Homme, ex-député, qui, de mai 2021 à novembre 2021, a été président de la commission d’enquête parlementaire sur les migrations, les déplacements de population et les conditions de vie et d’accès aux droits des migrants, réfugiés et apatrides.
La soirée est organisée par Les Allumeurs de Réverbères
en collaboration avec Tuzolana Accueil.
« La Spirale », un documentaire réalisé par Neus Viala, musique de Jean-Pierre Folch, distribué par Cultures et Communication. Les films réalisés par Neus Viala (support CD) seront en vente ce soir là).
Le documentaire « Eclairages » de Neus Viala (2024) sera projeté à la Médiathèque José Cabanis (Toulouse), le 21 novembre 2024, à 15h , En présence de la réalisatrice, Neus Viala et d’intervenants du film .
Emma Arrieumerlou et Mathieu Valentin, 53 ans à deux, ont voulu traverser les frontières de l’ignorance, pour aller à la rencontre des autres, au-delà des murs invisibles que chacun porte en soi.
Des sacoches de doutes fixées à leur porte-bagages, juchés sur un vélo aux pneus de vent d’Ouest, comme aurait dit Verlaine si Rimbaud avait été cycliste, Emma et Mathieu sont parti vers l’Est.
Dans ce Dissonance, il sera tout aussi question d’Iran et de Turquie que d’Aigues Mortes et du Cantal.
Mais aussi de tolérance, de solidarité, d’accueil, de partage, d’humanisme et de transmission.
Et comme l’a écrit l’écrivain voyageur Nicolas Bouvier, « toutes les manières de voir le monde sont bonnes, pourvu qu’on en revienne ».
Et Emma et Mathieu en sont revenus, alors Dissonances vous invite à les entendre…. Bonne écoute !
Illustrations musicales:
Rastak Group: Sanin Yadegarin, song from Azerbaïjan;
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