Aujourd’hui Dissonances nous invite partager une heure avec un rebelle, un homme de convictions, un homme de rencontres.
Nourrit par son enfance chez des parents communistes, caractère forgé par son séjour en Allemagne lors de son service militaire, Jean Ceres a accompagné, pendant sa période parisienne, le poète philosophe André Dupont, plus connu sous le nom de Mouna Aguigui, côtoyant Cabu, Gébé, Reiser, Cavanna, les fondateurs de Charlie, les jeunes Jacques Higelin , Brigitte Fontaine, Areski, Arrabal, René Dumont, Alain Scoff et Pierre Barouh, avant de revenir sur ses terres aveyronnaises où ils s’investira à sa manière dans la lutte du Larzac. S’en suivra une fabuleuse tournée en Allemagne avec le chanteur Claude Marti et le responsable viticole Jean Vialade.
Une vie faite d’actions résolues et déterminées, ce qui le fera
parfois agir aux limites de la légalité, ce qui lui vaudra d’être exclu de la
CGT et de la CFDT.
Résolument antifasciste, il fera trembler Le Pen lors de sa
venue à Rodez, participant au Scalp et à la cration nationale du réseau No
Pasaran.
Proche de la scène punk des années 70/80, franc-tireur libertaire, adepte du sabotage efficace, écologiste avant l’heure, éternel défenseur des opprimés, Jean Ceres nous conte, cigarette au coin des lèvres, une tranche de vie, au cours de laquelle il a été, et est toujours, acteur et témoin, de cette gauche radicale qui, des années 1968 jusqu’à aujourd’hui continue à exister et à construire…
Légende: Jean Ceres, Reiner Scheunemann et Jean Vialade, lors de leur tournée en Allemagne – 1982
« La voix du silence », documentaire d’Aurore Cros, est un film poignant dans lequel la parole est donnée aux sans-voix, les ouvriers de la SAM de Viviez, dans l’ex bassin houiller aveyronnais. Des ouvrières et des ouvriers qui, début 2022, se sont battus pendant 154 jours contre des licenciements.
Dans ce documentaire, la réalisatrice met en avant la grandeur d’âme de ces utopistes, femmes et hommes, qui se battent contre les moulins à vents du capitalisme, et dont leurs combats, même s’ils sont parfois, comme ici, suivi de défaites, restent un vivier puissant d’humanité, de résistance, d’espoir et de solidarité.
Dans Dissonances, Aurore Cros nous explique sa démarche ; il y est aussi et surtout question de femmes et d’hommes qui luttent, de leurs regards portés sur ce film dont ils sont les personnages principaux, mais aussi de Joan Bodon, le poète de Crespin, et de Wally-Lilian Derruau, le comédien-chanteur de Viviez .
Emission réalisée en partenariat avec radio Saint Affrique; diffusions 23, 24 et 27 janvier 2024
Sur les hauteurs de Decazeville, au sein du basin houiller de l’Aveyron, Francis Rouch écrit…
Il écrit depuis toujours, des textes qui chroniquent nos vies ; les vies des gens de peu, celles des migrants, celles des gueules noires d’hier et d’aujourd’hui, celle de tous ces humains sans frontière qui ont la solidarité et le partage pour moteur.
Francis Rouch écrit ; de ses textes, il en fait des chansons, composant derrière son piano ou sa guitare des mélodies qui habillent et portent ses mots….
Francis Rouch est un homme de l’ombre, il n’aime pas être mis en avant, il se cache derrière ses chansons…Sur les 300 qu’il a écrites, quelques interprètes en ont habillé une vingtaine de leurs voix….
Aujourd’hui, Dissonances vous invite , pendant une heure, à partager l’univers de Francis Rouch, un auteur-compositeur bien trop discret qui attend de voir s’envoler ses mots et ses musiques, non pas pour se mettre en avant, juste pour que l’on entende ses tendres portraits des gens d’en bas, des ouvriers, des migrants, ses coups de gueule contre tout ce qui fait que la vie est moche ; ses esquisses teintées d’amour, de tendresse, d’amitié, de poésie et de musique ; ses chansons-crobars qui mettent en avant des gens qui ne seraient rien, alors qu’au contraire, porteurs de fraternité et de sororité, ils portent en eux une humanité, sans frontières.
Dissonances évoque la rage de lire, la passion de la lecture, la soif de savoir de l’écrivain Michel Ragon, disparu en 2020.
La genèse de cette passion nous est contée par son ami et écrivain Thierry Maricourt qui vient de publier son dernier livre intitulé « La rage de lire, le jeune Michel Ragon » et édité aux Editions L’Echappée.
Aujourd’hui, dans Dissonances, il sera question de l’enfance de Michel Ragon, de son dégout de l’injustice, de son amour des vaincus et des sans-voix, ainsi que de littérature prolétarienne, d’anarchisme et d’humanisme…
POUR ALLER PLUS LOIN…
Le livre de Thierry Maricourt, aux éditions L’Echappée :
Nous sommes « Les Pétroleuses », un chœur de quatre femmes (Claire, Marine, Laura et Lise) dont une contrebassiste et une violoncelliste, et nous faisons revivre en musique et en chansons ces femmes de 1871 qui participèrent, innovèrent, construisirent, créèrent et se battirent sur les barricades pour défendre l’idée de La Commune, à Paris, Marseille, Narbonne, etc…
Nos reprises, nos créations font revivre le matrimoine lié à la Commune de 1871 ; les femmes y ont joué un rôle déterminant, rôle que nous voulons faire connaître, car leurs rêves et leurs espoirs sont toujours d’actualité !
Merci à Dissonances et à « Femmes Libres -Radio Libertaire» de nous donner l’occasion de faire entendre les voix des Pétroleuses d’hier et d’aujourd’hui.
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