Le 27 septembre 1941, sur le marché de Millau, cinq personnes sont arrêtées par la Police millavoise pour distribution de tracts antifascistes.
Sur ces 5 personnes, il y a le grand-père et le père de Jacques Noyrigat.
Invité au micro de Dissonances, Jacques nous raconte des parcours de vie hors du commun, évoquant ainsi son grand-père Louis, l’anarchiste au foulard noir, mutin de la mer Noire en 1919, un des fondateurs du Parti Communiste aveyronnais en 1921, éternel rebelle entre les deux guerres, puis arrêté à Millau pour activité de résistance et condamné à 5 années de prison avant d’être déporté au camp de concentration de Dachau.
L’autre Louis, le père de Jacques, résistant aussi, recherché par la Police de Vichy, ira combattre aux côtés des maquisards cévenols où il croisera l’écrivain Jean Pierre Chabrol ….
Quant à sa mère, Odette ,elle n’est pas en reste, et, résistante aussi, arrêtée par la police française, terminera la guerre dans l’enceinte du camp de concentration de Ravensbruck…..
Un récit tendre et émouvant conté par Jacques Noyrigat qui nous conduira des années 20 jusqu’à aujourd’hui, nous faisant revivre une sacrée tranche de vie dont les combats du passé résonnent encore avec l’actualité d’aujourd’hui….
Emission diffusée sur Radio St Affrique.
Habillage musical :
– Les anarchistes, de Léo Ferré, par Nilda Fernandez ;
– La java des bombes atomiques, de Boris Vian, par Bernard Lavilliers,
– En el pozo Maria Luisa, traditionnel espagnol, par Gibelurdinek .
merci josef merci, pour ce zoom arrière, ambiance millavoise de mon enfance. J’avais 6 ans en 1941. Noyrigat des noms connus mais cette histoire pour moi méconnue. Même si je peux témoigner de l’arrestation de MeLaporte citée par votre interlocuteur. Nous étions voisins sur la place des Halles où elle tenait le magasin des Coopérateurs. Ma mère à l’angle de la rue Sarret, celui de « La Jolie Blouse » J’allais acheter des Zans et autres réglisses avant que le magasin ne soit fermé. L’information circulait discrètement de l’arrestation de cette personne, la raison en était disait-on, de son appartenance au parti communiste. Je me souviens de ce moment de prise de conscience de la gravité de la situation, la police française et les miliciens étaient bien à l’oeuvre déjà à Millau! Dénonciation, délation…
Puis vint la fin de la guerre . Les coopérateurs ont rouvert leur portes. Me Laporte est revenue et on la trouvait bien « amaigrie » !!!
Les souvenirs se composent en puzzle, chacun y ajoute sa pièce et complète le paysage.
Merci encore et mes sentiments les meilleurs à transmettre à Jacques Noyrigat
Ozoir le 18 avril 2022
nicolle alauze ragot
Superbe évocation et très bel hommage à tous ces « réboussiès » qui ont permis que nous ayons des « jours heureux ». Tu as parlé avec ton cœur, c’était émouvant.
Belle émission, merci à tous.
Monique Covinhes-Vézilier